Ce ne fut pas le plus long voyage organisé par les Randonneurs du Haut Anjou !
Noyant la Gravoyère, près de Segré… une mine d’or ! LA MINE BLEUE, situé sur l’ancienne exploitation des ardoisières de la Gatelière et à Nyoiseau, « Bois II » sur les pas des Mineurs de fer.
Parmi les 90 personnes présentes, 76 personnes casquées sont descendues au royaume des «gars d’en bas» voir le travail des ouvriers au fond de la mine, depuis l’extraction de blocs de shistes jusqu’à la remontée. Parcours fait de montées et de descentes avec près de 200 marches et de quatre km de galeries où on y trouve 26 chambres, espaces de travail d’une hauteur maximale de 15 m pour y être en toute sécurité. Les mineurs travaillaient à une température de 13 ° toute l’année, avec une faible luminosité par des lampes à pétrole, donnant un minimum de visibilité, puis plus tard des lampes à acétylène, portant la visibilité à cinq mètres. Les blocs de shiste sur crapaud étaient tirés par des ânes. Les ouvriers travaillaient six jours sur sept, pour huit heures de travail, auquel il fallait ajouter une demi-heure de descente le matin et une heure pour remonter le soir. Ils étaient payés par quinzaine et vivre dans la poussière, réduisait leur espérance de vie à 50-60 ans.
14 personnes ont fait la visite virtuelle d’environ 20 mn retraçant le travail des mineurs en image. Puis une démonstration de fente d’ardoises a permis de voir comment les fendeurs pouvaient faire 600 ardoises par jour. Or, lors de la 1ère guerre mondiale, les hommes sont remplacés par les femmes qui vont utiliser une presse à fendre permettant la fabrication de 700 à 800 ardoises quotidiennement.
Au royaume des « gars d’en haut », nom donné aux hommes qui travaillaient en surface, sur « la butte », découverte du cheminement d’un bloc de shistes de plusieurs tonnes, depuis sa remontée du fond de la mine jusqu’à sa transformation en ardoises de couverture.
1- Distribution des blocs : à leur arrivée en surface, les blocs d’ardoise sont attribués aux fendeurs par le «meneur de rang ». Le bloc posé sur crapaud est tiré par un cheval jusqu’à la cabane du fendeur
2- Le déhottage et le billotage : Les fendeurs font tomber le bloc de pierre du crapaud : c’est le déhottage. Caler le bloc de pierre pour faciliter le travail : c’est le billotage
3-Le débitage et l’alignage : Une émorche à la scie ou à la barre à mine, un coup de pic moyen pour y coincer le bouc, un coup plus fort et la pierre est divisée en deux : c’est le débitage. Un maillet en bois cerclé dans une main et un ciseau à querner dans l’autre, le fendeur procède à l’alignage. Il sépare les plaques en 5 à 10 cm d’épaisseur
4- Le boucage et le quernage : Les plaques sont fractionnées dans la longueur par bande de 30 cm c’est le boucage. La division des pièces bouquées pour obtenir des blocs de taille et de forme des ardoises souhaitées : les repartons. Ceux ci sont redivisés à l’aide de ciseaux à querner, frappés par un maillet.
5- La technique de fente : les repartons sont divisés jusqu’à obtenir des « fendis » d’environ 1 à 5 mm d’épaisseur en utilisant des ciseaux à fendre graissés.
6- Le rondissage : c’est la dernière étape de la fabrication de l’ardoise. Le fendis est découpé à l’aide d’un massicot spécial appelé « rondisseuse » qui tranche le bord de l’ardoise en biseau ssur le rebord qui facilite l’écoulement de l’eau
Les ardoises produites sont stockées le long d’un muret par catégorie : les cantons
Puis rendez vous pour le déjeuner au Relais de Misengrain, lieu de vacances ou de travail pour séminaires. Il est géré par l’ESAT du Haut Anjou. Le service et la cuisine sont assurés par des travailleurs handicapés pour leur permettre de s’intégrer professionnellement dans les métiers de la restauration et de l’hébergement. Une cuisine de qualité et un service parfait ont ravi les randonneurs. Composition du menu : Kir – Assiette angevine composée de mâche, rillauds, croûtons, tomates et champignons – Poisson au beurre blanc ou potée du mineur – Assiette aux deux fromages et salade – Parfait glacé au cointreau – Eau – Vins – café.
Puis vers 15 h 30, 53 personnes se sont mises au sport pour une bonne digestion ! Marche particulièrement agréable sur le site de la mine bleue autour du ruisseau de Misengrain,
Les 37 autres participants sont allés rejoindre Marc Beluet, Président de l’association des Mines de Fer de l’Anjou. Mine fermée en 1985 et vandalisée à plusieurs reprises, le but de cette association est de sauvegarder et de mettre le site en valeur, par une exposition de plein air composée de 12 grands panneaux qui résument pourquoi il y a du fer ici (alors que 95 % du fer est produit dans l’est de la France), qui est venu travailler (polonais, italiens) le travail des mineur, une maladie professionnelle, la vie des cités, puis fermeture de la mine .
En 1870, c’est la guerre et une partie des mines de fer de l’est deviennent allemandes et redevenues françaises en 14-18. 650 personnes travaillent sous terre à 400 m et 150 environ en surface. La structure au- dessus de la mine appelée chevalement mesure 36 m, et serait la plus haute d’Europe.
Depuis la création de l’association, environ 30 000 personnes sont venues sur les lieux.
Ce fut une journée enrichissante qui s’est terminée par l’apéritif au retour à Châteauneuf sur Sarthe.
Lors de leur inscription, un poncho, une casquette et un polo à l’effigie de l’association ont été remis à chaque adhérent